
La gestion du patrimoine au cœur de l’anticipation de la vulnérabilité
À l’heure où la vulnérabilité devient un enjeu sociétal, le Baromètre 2025 de France TUTELLE souligne l’importance croissante accordée à la bonne gestion administrative, financière et patrimoniale, surtout lorsqu’il s’agit d’un proche. Si cette motivation reste secondaire pour soi-même, elle progresse fortement pour autrui. Dans le même temps, la méconnaissance persistante de dispositifs comme le mandat de protection future révèle un besoin urgent d’information, de conseil et d’accompagnement.
Selon le Baromètre 2025, quelle place occupe la bonne gestion du patrimoine comme motivation d’anticipation, pour soi et pour un proche ?
Pour soi-même, la tendance est stable entre 2019 et 2025 : 20 à 30 % des Français la citent, mais elle reste secondaire. Les priorités sont d’abord exprimer ses souhaits de santé et de lieu de vie (52 %) et ne pas peser sur ses proches (43 %).
Pour un proche, en revanche, la gestion administrative (51 %) et financière (47 %) sont devenues des motivations majeures, derrière la volonté de faciliter le quotidien (77 %). Ces préoccupations ont fortement progressé depuis 2019 (administratif : + 28 pts, finances : + 16 pts). La gestion patrimoniale reste citée par 28 %. Ces résultats montrent que les conséquences juridiques et financières inquiètent de plus en plus les Français.
Quels dispositifs juridiques de protection sont pertinents pour la gestion du patrimoine, et quelle est leur notoriété ?
Tutelle, curatelle, procuration et mandat de protection future peuvent tous concerner la gestion patrimoniale d’une personne vulnérable, selon l’étendue des pouvoirs confiés. Si tutelle (80 %), procuration (74 %) et curatelle (72 %) sont globalement connues, le mandat de protection future reste très peu identifié (7 %). Or, il permet à chacun d’organiser par avance sa propre protection. Une meilleure information, via des campagnes publiques, favoriserait son usage et sécuriserait les parcours.
Quels besoins d’information,
de conseil et d’accompagnement expriment les Français ?
Le Baromètre met en lumière une demande forte : information sur les aides (55 %), droits et devoirs (45 %), conseils pratiques (45 %), meilleure connaissance des dispositifs juridiques (38 %), accompagnement par des professionnels (36 %). Plus minoritairement, des espaces d’échanges (20 %) ou des formations (14 %) sont attendus.
Ces résultats montrent que les professions du droit et du chiffre ont un rôle central à jouer, alors qu’elles s’emparent encore peu du sujet, malgré les recommandations des régulateurs (AMF-ACPR).
Propos recueillis par Chloé Gardès