
Le projet de loi de finances 2026, avec un objectif de réduction du déficit public à 4,7 % du PIB, s’inscrit dans une trajectoire de consolidation budgétaire tout en répondant aux priorités nationales. Voici les principaux axes de ce projet.
Un effort budgétaire partagé et équitable Le gouvernement prévoit une réduction progressive du déficit public, passant de 5,4 % en 2025 à 4,7 % en 2026, avec une ambition de revenir sous la barre des 3 % d’ici 2029. Cette amélioration repose sur une maîtrise accrue des dépenses publiques, représentant deux tiers de l’effort total. Les mesures incluent des ajustements ciblés des prélèvements obligatoires, notamment une taxe sur le patrimoine financier et une contribution minimale exceptionnelle des foyers les plus aisés. Les niches fiscales et sociales seront rationalisées. Par ailleurs, la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises sera prolongée d’un an.
Renforcement des politiques prioritaires
La Défense bénéficie d’une hausse de 6,7 Mds €, doublant l’effort prévu initialement par la loi de programmation militaire. Ces fonds permettront de moderniser les forces armées, d’investir dans des équipements stratégiques (drones, munitions et défense sol-air) et de renforcer la sécurité nationale. Le ministère de l’Intérieur voit également ses crédits augmenter de 600 Ms €, avec la création de 1 600 postes supplémentaires pour lutter contre la criminalité organisée et le narcotrafic. L’Éducation nationale bénéficiera de moyens accrus pour accompagner la réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants. Le budget prévoit le recrutement de 8 800 professeurs stagiaires. En parallèle, des crédits seront alloués à la transition énergétique, notamment pour la décarbonation des sites industriels les plus polluants et la rénovation énergétique des logements.
Soutien au modèle social
Face à un déficit de la sécurité sociale estimé à 23 Mds € en 2025, le gouvernement vise une réduction à 17,5 Mds € en 2026. Les dépenses d’assurance maladie progresseront de manière maîtrisée (+1,6 %), grâce à des mesures d’efficience et de responsabilisation des acteurs. Les prestations sociales, quant à elles, ne seront pas indexées sur l’inflation, une décision justifiée par un contexte de faible hausse des prix.
Accompagnement des collectivités territoriales
Les collectivités locales seront associées à l’effort de redressement des comptes publics, avec un soutien renforcé pour les territoires les plus fragiles. Un nouveau fonds d’investissement pour les territoires (FIT) sera créé pour simplifier les démarches des élus et coordonner les financements. Par ailleurs, les dotations d’investissement seront regroupées pour une meilleure efficacité. Le fonds de sauvegarde destiné aux départements les plus vulnérables sera porté à 300 Ms €, soit trois fois le montant de 2024.
Lutte contre la fraude
En 2026, des moyens supplémentaires seront alloués pour renforcer les dispositifs de contrôle et de recouvrement. Le gouvernement prévoit également des sanctions plus sévères pour les fraudes en bande organisée et des mesures pour limiter les abus dans les prestations sociales (taxation des dépassements d’honoraires, régulation des tarifs, etc.).
Un budget tourné vers l’avenir
Le projet de loi de finances 2026 s’inscrit dans une vision à long terme. Cette trajectoire permettra de stabiliser la dette publique, tout en préservant les investissements nécessaires pour soutenir la croissance, l’emploi et les transitions écologique et numérique. Le plan France 2030, doté de 5,5 Mds €, continuera de financer des projets innovants dans des secteurs stratégiques (IA, décarbonation industrielle, etc.). En somme, ce budget 2026 reflèterait un équilibre entre rigueur budgétaire et soutien aux priorités nationales, dans un contexte économique encore marqué par des incertitudes.