Trois questions à Marie-Aimée Peyron
Paru dans la revue Droit & Patrimoine n°1130 - 22 Janvier 2018
Lors de la rentrée de l’École de Formation des Barreaux (EFB), le nouveau Bâtonnier explique ses ambitions sur la formation.
Sous votre bâtonnat, comment voulezvous faire évoluer la formation initiale des élèves avocats ?
En préparant notre bâtonnat, nous l’avons déjà fait évoluer. Car la décision normative du Conseil National des Barreaux prévoit que le programme pédagogique doit être déposé au 30 juin de l’année qui précède.
La formation a été l’un de mes premiers chantiers en travaillant à la refonte du programme pédagogique notamment avec des élèves avocats, des avocats associés de tout type de structures, etc. Lors de cette rentrée de l’EFB, nous avons présenté aux élèves avocats les attentes et les besoins des cabinets. Dans la refonte du programme, près de 100 heures de cours de droits magistraux ont été supprimées.
En revanche, des matières ont été réintégrées dans les parcours. L’école n’est pas là pour redonner des cours de droit. Les connaissances juridiques et les aptitudes à la profession d’avocat ont été vérifiées à l’examen national d’entrée au CRFPA. Notre école doit être exclusivement professionnalisante.
Comment s’organise cette professionnalisation ?
Dès 2018, sont conservés uniquement des cours magistraux de déontologie. Sont également mis en place des enseignements pour leur apprendre les bases pratiques des différentes procédures, de la consultation juridique, des modes alternatifs de règlements des litiges et du droit numérique. Sans oublier des ateliers pratiques par groupe de 25 élèves avocats, y compris dans les cabinets.
Cela permettra aux avocats de remplir leur obligation de formation continue en dispensant ces ateliers. Les élèves avocats y apprendront à faire de la due diligence, suivre un arbitrage, etc. Les cabinets sont ravis d’y participer. Des groupes iront également à des audiences disciplinaires et des commissions de déontologie.
Souhaitez-vous développer des partenariats avec d’autres professions du droit ?
Pour pouvoir avancer dans notre programme, j’ai discuté avec les juristes d’entreprise car nous souhaitions les faire venir comme enseignants à l’EFB. L’Association Française des Juristes d’Entreprise et le Cercle Montesquieu sont partants. Nous allons tout faire pour le mettre en oeuvre. Il a tellement été dit que l’EFB allait être réformée. Il faut vraiment le faire.
Avec l’arrivée de notre nouveau directeur Pierre Berlioz qui a noué des contacts avec les professions du droit et d’autres professions sur l’interprofessionnalité, j’espère que nous irons bien plus loin. J’incite les avocats à se saisir des nouvelles opportunités de la loi Macron qui vont permettre des synergies.