
Trois questions à David Basnier, directeur de l’INFN de Paris
Un an après la réforme de la formation notariale, David Basnier fait le point sur le fonctionnement de la formation initiale à Paris.
Vous êtes maintenant directeur de l’INFN de Paris depuis quatre ans, quelles sont les initiatives que vous avez mises en place ou modifiées depuis votre arrivée ?
Avec le directeur pédagogique, Vincent Perruchot-Triboulet, nous avons redynamisé les partenariats : les généalogistes notamment accompagnent nos étudiants par la distribution de cadeaux (Codes civils, mémentos, gourdes). Nous organisons des concours permettant de gagner des lots (vélo, voyage, etc.). La soirée des mentors permet à nos étudiants de BTS de rencontrer des étudiants des filières notaires afin d’échanger librement. La cérémonie de remise de diplômes des étudiants de diplôme des métiers du notariat (DMN), en présence des familles, est un grand moment. Des ateliers proposés par la Mutuelle des clercs et employés de notaire (MCEN) nous ont permis pendant une semaine (octobre 2024 et mars 2025) de parler santé avec nos étudiants, notamment sur le thème de la nutrition et de la gestion du stress, et ce en présence de professionnels de santé. Grâce à la MCEN, nous avons ouvert une ligne téléphonique de soutien psychologique ouverte 24/7 au bénéfice de nos étudiants. Enfin, l’association des étudiants créée il y a trois ans propose chaque année un colloque, mais aussi des afterworks et un séjour au ski.
Vous avez depuis votre arrivée vécu la réforme du diplôme de notaire, aujourd’hui le diplôme d’études supérieures de notariat (DESN). Qu’est-ce que le site de Paris a mis en place en prévision de la première rentrée à la suite de cette réforme, en janvier 2025 ?
La préparation a commencé avant la rentrée de janvier 2025. L’INFN a signé des conventions avec neuf universités parisiennes, ainsi qu’avec l’Université de Corse et celle de La Réunion dont les étudiants sont accueillis rue Traversière. Le site de Paris est doté d’un collège des directeurs de DESN nommés par chaque Université conventionnée, lequel a déjà été réuni à plusieurs reprises. Les binômes universitaires-notaires ont été conservés pour les cours en petits groupes à côté de cours magistraux en amphithéâtre. Pour la première période de formation, nous avons organisé, sur trois jours, des ateliers numériques. Ce fut l’occasion pour nos étudiants, un peu sous la forme du Congrès des notaires, d’aller à la rencontre des acteurs du numérique pour découvrir les logiciels proposés par les sociétés de services et d’ingénierie en informatique (SSII), mais aussi les éditeurs proposant des solutions d’intelligence artificielle (IA) appliquées au notariat. Enfin, la troisième journée fut consacrée à la cybersécurité et la protection des données notariales.
Quels sont les retours des étudiants sur cette nouvelle formation ?
Cette nouvelle formation fusionne les deux formations qui menaient au diplôme supérieur du notariat (DSN) et au diplôme de notaire par la voie professionnelle (DN). Ainsi, il n’y a plus de différence entre les étudiants titulaires d’un master de droit notarial conventionné et ceux qui ont été sectionné par la Commission Nationale de Sélection. Ce mélange renforce à la fois l’identité du diplôme mais aussi l’idée de promotion, ce qui est très bien accueilli par nos étudiants. La première période sur le notaire officier public est une nouveauté très appréciée des étudiants qui ont suivi des enseignements nouveaux notamment sur les humanités notariales. L’approche du numérique et de l’IA liée au notariat fut également très prisée et a permis aux étudiants de prendre conscience de l’avancée de la profession en la matière mais aussi des enjeux auxquels ils devront faire face plus tard.