Trois questions à Jean-Raphaël Fernandez
La Conférence des bâtonniers a officiellement lancé, le 21 novembre 2024, la plateforme de recrutement Recrutavocats.com. Les explications de Jean-Raphaël Fernandez.
Pourquoi avoir créé cette plateforme ?
Depuis quelques années, la Conférence des bâtonniers a dressé le constat de difficultés à recruter, et ce quelles que soient la taille ou l’implantation géographique des cabinets. Sour la mandature de mon prédécesseur, Bruno Blanquer, un groupe de travail sur l’attractivité de la collaboration a préconisé la création d’une plateforme nationale de mise en relation entre cabinets et candidats, et c’est ainsi qu’est née cette initiative. Les évolutions sociétales réclament un outil commun et moderne, là où traditionnellement, les offres de collaboration et les candidatures étaient disparates et se limitaient au niveau local, sur les sites des ordres. Nous sommes désormais dans une ère de mobilité professionnelle et, avec le soutien des 163 barreaux de France et des écoles d’avocats, il nous a paru pertinent d’avoir un outil numérique au service de tous, pour tous types de collaboration.
Comment fonctionne la plateforme et à qui s’adresse-t-elle ?
Elle s’adresse à la fois aux cabinets qui recrutent et aux avocats qui souhaitent proposer leurs services, que ce soit en tant que collaborateur, élève-avocat ou même associé. Pour le moment, la plateforme ne prend pas en charge les demandes pour les personnels de cabinet d’avocats, mais nous avons déjà eu des demandes et c’est une évolution envisageable. Recruteurs et candidats ont bien entendu leur espace et peuvent entrer en relation, mais le site propose aussi une page de présentation de chaque barreau, qui rassemble les informations le concernant. Un système d’alerte et de mot clés permet de faire correspondre les offres et les demandes, et chaque annonce postée est envoyée à la Conférence des bâtonniers, qui peut, le cas échéant, la retirer si elle pose un problème. L’outil est totalement à la main de la Conférence qui le finance. Il n’y a pas d’annonce concernant les Parisiens pour l’instant et de même si un barreau quittait la Conférence des bâtonniers, il ne pourrait peut-être plus y avoir accès.
Comment allez-vous faire connaître la plateforme ?
Une campagne va être lancée, auprès des cabinets et des collaborateurs jeunes et et moins jeunes, sur les réseaux sociaux via X, LinkedIn, Facebook et Instagram. Les barreaux et les écoles d’avocats vont également se charger de la promouvoir. Je sais pouvoir compter sur les barreaux pour compléter les fiches qui leur sont consacrées dans leur espace dédié sur la plateforme. Notre campagne sera à la fois traditionnelle, car elle vise les 45 000 avocats de province, et plus moderne, à destination des jeunes avocats. J’invite les personnes intéressées à se rendre sur la plateforme. Le nombre d’offres déposées et de demandes qui nous sont faites témoignent d’ores et déjà de l’appétence des avocats pour l’outil.
Anne Portmann