
Trois questions Rémi Béguin, responsable du baromètre Affo et Jean-Christophe Liaubet, associé EY Fabernovel
Pour lire les résultats complets : https://www.ey.com/fr_fr/newsroom/2025/06/10eme-barometre-de-l-affo L’Affo - Association française du family office a présenté mardi 24 juin 2025 la 10e édition de son baromètre, réalisée pour la première fois en partenariat avec EY, et qui a cette année pour thème, l’investissement.
Votre baromètre fête son 10e anniversaire. Qu’est-ce qui a changé en 10 ans ?
Le fait saillant est vraiment l’importance prise par le private equity dans l’allocation d’actifs. Lorsque nous avons démarré le baromètre, nous avions constaté son importance aux USA, et cela s’est étendu en Europe et en France. Il y a aussi une volonté des familles d’être plus présentes en direct. Ainsi, alors que le private equity représente 37,5 % des allocations des family offices, réparties entre l’investissement direct, 28,2 % et l’investissement via des fonds à 9,4 %. Les familles sont ainsi à l’écoute de toutes les transformations de la société, qu’elles soient géopolitiques ou technologiques. Elles sont très attentives à leur image et à refléter les valeurs qui sont les leurs dans leur investissement, comme en témoigne l’attention portée à la durabilité et à l’environnement.
Pourquoi avoir choisi de conclure un partenariat avec EY pour ce baromètre ?
Ce partenariat, qui devrait se poursuivre, confère une dimension supérieure à ce baromètre. EY est un acteur qui a déjà cette expérience, permet d’aller davantage en profondeur dans nos observations, avec un maillage plus large, ce qui renforce et enrichit notre connaissance des phénomènes qui touchent les familles. Nous avons ainsi choisi de donner, chaque année un thème à notre baromètre. Pour celui-ci, c’est l’investissement. Et nous avons pu vérifier l’intuition selon laquelle les family offices sont le vecteur d’un nouvel investissement dont l’économie du pays et de l’Europe ont besoin en termes de compétitivité. Les familles s’impliquent, elles ont la volonté de devenir des acteurs engagés, plus patients. C’est une nouvelle typologie d’investisseurs ancrés dans l’économie réelle. Pour preuve, les familles s’intéressent à des secteurs d’activité comme la technologie (68 %), la santé (49 %) et l’immobilier (41 %), autant de domaines où les thématiques de transformation sont prégnantes. Ils investissent souvent localement.
Face à ces besoins, quel est le rôle du family officer et celui de l’Affo ?
Le baromètre est aussi très important pour savoir comment les family officers peuvent accompagner les familles. On constate d’ailleurs, en 10 ans, une évolution du nombre de family officers en France. Les family officers français vont d’ailleurs beaucoup plus loin dans l’accompagnement des familles que leurs homologues anglo-saxons qui ont pourtant créé cette fonction. Les Français veillent véritablement aux intérêts de la famille de manière neutre, s’intéressent à la transmission, aux actions philanthropiques. Leur rôle est d’apporter véritablement de la valeur, dans les deux sens du terme. Dans cette configuration l’Affo joue à plein son rôle tant auprès des multi family offices qu’auprès des single family offices, pour aider ceux qui s’installent à se structurer.
Anne Portmann